#338 [santa, tell me if you're really there?] ❄ edern.

— christmas early.

Noël n'était que dans un mois, mais Marianne ne prenait jamais cette fête à la légère. Elle ne faisait jamais les choses à moitié et prendre de l'avance pour ne pas être déborder le jour J était sa spécialité. Il était vrai qu'elle était quand même beaucoup trop à l'avance.. Elle se fichait du regard des gens, du regard qu'ils allaient porter sur sa façade ou encore son intérieur bouleversé par la magie de cette fête. Des cartons de décorations étaient éparpillés un peu partout, les mains sur ses hanches, froissant son tablier à carreaux vert sapin, elle attaqua immédiatement sans même attendre son ami Edern qui lui avait proposé son aide. Ce garçon devait vraiment être attaché à elle pour pouvoir supporter ses folies, ses embrouilles. Elle adorait sa compagnie depuis ce jour où il l'avait sauvé durant l'une de ses visites. Il était devenu un héro à ses yeux, son Superman adoré. Elle avait préparé du pain d'épice et des marrons chauds pour l'occassion, la récompense après l'effort.  Bonnet de Santa Claus sur la tête, elle alla lui ouvrir la porte.    — Te voilà enfin! Elle attrapa le policier par le col de sa chemise avec la force d'un tigre.  — Je commençais à croire que tu n'allais jamais pointer le bout de ton petit nez. C'est le pain d'épice qui a eu raison de toi, n'est-ce pas? Demanda-t-il en froissant ses petits yeux, en essayant de lire dans ses pensées. — Les hommes, ils ne pensent qu'à manger..  Elle ne lui laissait même pas le temps d'en placer une. Elle lâcha son col et tourna les talons pour retourner dans le salon. — Tu viens? Les guirlandes ne vont pas s'illuminer toutes seules. 

— christmas early.

La journée avait plutôt bien commencé pour le jeune russe, le soleil avait été plus particulièrement lumineux en se lever du soleil. Le regard perdu dans le vide, les pensées d’Edern se chevauchait petit à petit avant de finalement se rappeler qu’aujourd’hui, il devait aider son amie Marianne à faire la décoration de sa maison. Il faudrait d’ailleurs qu’il commence à préparer sa maison également, mais il fallait encore en parler avec Peter pour le coup. Edern avait tout de même quelques petites choses à faire avant de rendre visite à sa voisine de quartier. Les courses étaient primordiales et il fallait également qu’il s’occupe de rendre les quelques livres qu’il avait emprunter à la bibliothèque le mois dernier. Il les avait dévorés mais il n’a jamais pris le temps de les rapporter. Il prit quelques bouquins en passant -autant dire qu’il s’est perdu dans les rayons. Le voilà maintenant quelque peu en retard sur le palier de sa jolie fée. Il n’eut le temps de la saluer qu’il était déjà tiré à l’intérieur tel un vulgaire pantin. « Je me suis perdu dans les rayons de livre de la bibliothèque, tu ne peux pas m’en vouloir j’espère. » dit-il avec un grand sourire. Il pencha la tête et huma la bonne odeur de pain d’épice qui s’échappait de la cuisine. « Mon estomac quémande à manger, cela sent vraiment bon ! » dit-il en souriant. Il avait parlé un peu dans le vent puisqu’elle était déjà en train de s’afférer à mettre les guirlandes. Il retire son manteau et ses chaussures avant de s’approcher d’elle. « Tu es bien impatiente Marianne. Laisse-moi faire, tu vas te blesser. » dit-il en montant finalement sur un escabeau pour pouvoir accrocher la première guirlande dans le salon, au-dessus de la cheminée.

Elle se retourna vers lui, plongeant ses iris dans son regard. Avec ce petit sourire en coin, il était déjà pardonné. — Tu te perds toujours à la bibliothèque.. Lança-t-elle en l'accusant comme un enfant. Remarque qui la concernait également, elle était  sûrement pire que lui quand il s'agissait de bouquins. Elle ricana timidement quand il fit allusion à l'odeur qui s'échappait de la cuisine. — Ton estomac devra attendre, espèce de lutin glouton. S'exclama-t-elle tout en montant sur l'une des petites escabelles pour accrocher les guirlandes lumineuses aux couleurs qui réchauffaient son coeur. Il s'était rapproché d'elle, elle leva les yeux au ciel en entendant sa remarque.  — Je ne suis pas en sucre, Edern.  Elle descendit de l'escabelle et laissa faire son ami.  — Tu ne comprends rien! Noël n'est pas seulement une fête, c'est un état d'esprit, c'est magique. Je suis tellement impatiente de fêter ça avec vous.   Vous. Ses amis, sa seule famille à Marlott. Elle avait besoin d'être entouré la rouquine, d'avoir des gens sur qui compter. La petite fée avait besoin d'amis pour ne pas penser à ses parents, à ses grand-parents qui étaient loin. Soudainement, elle attrapa un peu de fausse neige et commença à en jeter sur le pauvre policier qui était maintenant recouvert de jolies flocons blancs. — Bataille de boules de neige!    Hurla-t-elle comme une vraie guerrière.

Elle n’avait pas tort, Edern est tellement dans son monde à la bibliothèque qu’il pouvait y rester des heures sans s’en rendre compte. Il finit par hausser les épaules comme réponse avant de lui faire un sourire timide, pour s’excuser -c’était la moindre des choses. Il fait une légère moue boudeuse quand elle refusa de lui donner à manger, pourtant cela sentait vraiment bon et son estomac réclamait de l’attention. « C’est pas très gentil tout ça… » dit-il en soupirant, déçu de ne pas pouvoir y goûter maintenant. Il voulait l’aider et l’empêcher de se faire mal, il était l’homme de la maison pour le moment. C’était à lui de faire les tâches les plus physiques et difficiles. « Tu ne l’es peut-être pas mais je suis là alors autant m’utiliser à bon escient. » dit-il en souriant. Elle n’avait pas spécialement le choix en réalité. Sa vision de Noël était remarquable, Edern ne pouvait que la regarder avec admiration, son sourire toujours aux lèvres. « Je comprends tout à fait Marianne. Noël a toujours été la période qui réunissait le plus de monde, c’est familial, amicale et magique. » C’était sa vision de cette fête, elle permettait de se rassembler et de laisser de côté des querelles passés depuis des années. Il descendit de l’escabeau après avoir fini d’accrocher la guirlande lumineuse. Edern resta stoïque quand il se prit de la fausse neige en pleine face, il finit par rire quelques secondes après. Il attrapa une poignée de fausse neige et se mit à courir après Marianne. Il réussit à la bloquer dans un coin et lui ébouriffa les cheveux avec la neige. « La fée des neiges à fait son apparition ! » dit-il amusé de sa connerie. Cela lui allait bien, elle était jolie comme cela. Lui en avait plein les vêtements pour le coup.

 — Qui a dit que j'étais gentille? Un sourire malicieux se dessina sur son visage. Une vraie sadique. La princesse se transformait en une vilaine petite fille. Zut! Elle n'aura pas de cadeaux à Noël, amusante croyance enfantine. — Je te laisse travailler alors.. Elle haussa les épaules et posa ses mains sur ses hanches en le regardant faire. Elle était heureuse qu'il soit d'accord, qu'il soit compréhensif sur sa vision de cette fête magique qui réchauffe le coeur d'autrui. Après ces belles paroles, il fallu que tout ça tourne à la rigolade. Une bataille que la rouquine comptait bien gagner. Une vraie gazelle s'empara de son corps et elle courra dans sa charmante demeure alors qu'un monstre des neiges essayait de l'attraper. Elle avait perdue, elle était coincée dans un coin et il lui ébouriffa sa crinière de feu avec cette fausse neige, arme du délit. — Attention à toi mon petit parce que la fée des neiges peut très bien se transformer en la reine de coeur et ordonner qu'on te coupe la tête!   Disait-elle en se secouant comme un poulet et en le pointant du doigt. C'était du Marianne tout craché. Un mélange d'univers, un mélange magique, un mélange imaginaire. Elle vivait dans un monde à part. Bon après tout, elle le méritait, c'était elle qui avait commencé à déclarer la guerre.  — Bon revenons à nos moutons..   Elle attrapa quelques décorations dans les cartons et les posa à différent endroit du salon. — Tu vas faire quoi pour Noël? Tu sais.. J'ai une liste d'invités, mais il y a encore de la place..     A vrai dire, il n'y avait que Tessa sur la liste.. Elle espérait qu'il n'avait rien de prévu. Elle espérait le voir chez elle le jour j pour manger un bon repas entre amis et pour profiter de la magie, la magie de Noël.

Lui, lui il pensait que la belle Marianne était très gentille. Il ne pensera sans doute jamais le contraire. « Moi, je l’ai dit ! » dit-il avec un grand sourire. Elle l’était, même si elle ne voulait pas qu’il mange tout de suite ce qu’elle avait préparé pour lui. Cela ne sera que plus délicieux avec un peu de patience. Edern voulut aider la belle mais il se fit attaquer rapidement par de la fausse neige. Ni une, ni deux, il se mit à courir après son amie cherchant à la recouvrir de cette douce matière. Il réussit son cou et lui en mis magnifiquement bien dans les cheveux. Il pencha la tête amusée des paroles de la belle rousse. « Tu n’oserais pas, il n’y a même pas de soldat de cœur. » dit-il en secouant la tête. Oui, oui, il connaissait très bien l’histoire d’Alice au pays des merveille, il l’a même vu plusieurs fois. Ils se remirent au travail par la suite. Commençant à décorer tranquillement la maison de la belle. Il tourne la tête vers elle quand il entendit la question de son amie. « A vrai dire, je n’ai rien de prévu pour Noël. Il y aura mon frère sûrement. » dit-il en haussant les épaules. Il n’avait que lui et ses parents ne venaient pas cette année. Beaucoup de problème avec la politique russe. « Tu ne comptais pas m’inviter ? » dit-il en descendant de l’escabeau.